En 2020 plus de 800 000 pompes à chaleur air / air ont été vendues, soit plus du double par rapport à 2018. De fait, actuellement, un foyer sur quatre bénéficie d'un système de climatisation. Afin de prendre en compte les impacts de ces équipements sur les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre, l’Ademe vient de publier « La climatisation de confort dans les bâtiments résidentiels et tertiaires ». Selon cet état des lieux de 2020, les fluides frigorigènes stockés dans les équipements de climatisation ont été évalués à près de 21 000 tonnes. Le secteur tertiaire représente un peu plus de 60 % des quantités stockées, mais la forte progression de la climatisation dans le secteur résidentiel devrait inverser à terme les proportions.
Or, comme le rappelle l’étude, « une partie de ces gaz s’échappe dans l’atmosphère en diverses occasions : lors de la production et de la mise en service des équipements, en cours de vie à l’occasion d’opération de maintenance intégrant une vidange des gaz contenus dans le système ou parce que le système présente des fuites (« émissions fugitives ») et, enfin, lors de la fin de vie de l’équipement si les gaz qu’il contient ne sont pas recyclés ou détruits. »
Le tertiaire et le résidentiel autant concernés
En fonction des paramètres connus pour ces différents facteurs (taux de fuite, taux de recyclage des gaz, etc.) et des quantités de gaz stockés dans les équipements actuellement, l’étude a permis d’évaluer à 1 918 tonnes la quantité de gaz s’échappant annuellement des systèmes de climatisation. La contribution relative des secteurs tertiaire et résidentiel est relativement équilibrée : 938 tonnes annuelles pour le tertiaire et 980 tonnes pour le secteur résidentiel. Les émissions fugitives et les émissions en fin de vie sont les principales sources de diffusion des fluides frigorigènes dans l’atmosphère.
Pour 2020, la modélisation réalisée par CODA Stratégies évalue à 3,5 millions de tonnes équivalent CO2 (M teq CO2) les émissions associées à l’utilisation de gaz frigorigènes dans les systèmes de climatisation. Les émissions en cours de vie et en fin de vie en représentent la très grande partie, contrairement à celles survenant lors de la fabrication et de la mise en service des équipements.
Plus globalement, l’étude souligne qu’au total, les systèmes de climatisation consomment 15,5 TWh d’énergie en 2020 et émettent 4,6 millionsde tonnes d’équivalent CO2 annuellement. En 2020, les émissions totales du secteur bâtiment sont estimées à 80 MteqCO2. La climatisation de confort dans le résidentiel et le tertiaire représente donc 5% de ces émissions.
Pour limiter au maximum l'impact de ces équipements sur l'environnement, l'Ademe croit en l'innovation : " Il est indéniable que l’évolution technologique peut apporter des réponses, tant par la mise sur le marché de nouveaux fluides plus respectueux de l’environnement que par l’accroissement de la performance des systèmes de climatisation. » Et le rapport de se conclure sur différents conseils pour un bon usage raisonnable de la climatisation.
(*) Ce calcul ne tient pas compte de la clim automobile.
Un état des lieux détaillé du taux d’équipement
Riche d’enseignements dans ce domaine tant sur le résidentiel que le tertiaire, l’étude fait notamment ressortir que dans ce secteur, si seulement 7 % des bâtiments d'enseignement sont climatisés, le taux monte à 64 % au sein des activités de bureaux.