123RF
Le projet de loi de finances pour 2025 a été présenté ce jeudi 10 octobre. Maintien de MaPrimeRénov’, baisse du Fonds vert… : voici les principales mesures annoncées.

En 2025, le Gouvernement table sur une croissance à 1,1 %, comme en 2024. Une situation économique qui évite que la potion soit trop amère dans le projet de loi de finances pour 2025, présenté ce 10 octobre.

Electricité : fin du bouclier tarifaire

Le 1er février 2025, le bouclier tarifaire mis en place sur l’électricité prendra fin, indique le Gouvernement. Un dispositif adopté en 2022, qui a consisté à abaisser au minimum autorisé par le droit européen les droits d’accise sur l’électricité, pour un coût total de 26 Md€. « Le PLF pour 2025 adapte les tarifs normaux d’accise en sortie de bouclier tarifaire pour garantir une baisse d’au moins 9 % du tarif réglementé à compter du 1er février 2025, tout assurant une participation à l’effort de redressement des comptes publics, précise le dossier de presse. L’aménagement de la sortie du bouclier tarifaire devrait permettre de lever 3 Md€ de recettes publiques en 2025. Il conduira à une baisse de la facture des ménages se chauffant à l’électricité. »

Soutien aux énergies renouvelables

Le Gouvernement annonce 4,6 Md€ de hausse pour le soutien aux énergies renouvelables, une hausse due à la chute des prix de l’électricité, qui rendent les mesures plus coûteuses. « L’année 2025 se traduira par ailleurs par le prolongement des interventions de l’Ademe en faveur de la transition écologique, avec une hausse des crédits de paiement à mesure que les projets d’investissement soutenus se réalisent, précise le dossier de presse. En particulier, le Fonds chaleur continuera de soutenir la production de chaleur renouvelable et de récupération dans les territoires pour l’habitat collectif, le tertiaire et l’industrie, en mettant l’accent sur les projets les plus efficients. » A ce stade, nous n’avons pas réussi à obtenir de précisions sur la dotation du Fonds chaleur en 2025, alors que des rumeurs de coupes budgétaires courent depuis plusieurs semaines. « L’accent sur les projets les plus efficients » ne semble toutefois pas indiquer une hausse…

TVA sur les chaudières gaz

Le Gouvernement a aussi annoncé le relèvement du taux de TVA pour les chaudières gaz, qui ne pourront plus bénéficier de la TVA à 5,5 %. Le Gouvernement souhaite leur appliquer un taux de 20 %. Une hausse qui risque de se heurter à une vive opposition des fédérations professionnelles, à l'heure où ce marché repart.

Renforcer la rénovation énergétique

Côté MaPrimeRénov’ (citée dans la fiche action Cohésion des territoires, et non Transition écologique), on semble sauver les meubles. Ainsi, le dossier de presse indique une baisse de 1 Md€ en 2025 par rapport à 2024. Une source gouvernementale interrogée par Génie Climatique Magazine précise que cette baisse est à comprendre par rapport à la loi de finances pour 2024. Or, 1 Md€ de crédits avaient été gelés en début d’année par Bruno Le Maire. Les crédits restent en hausse de 900 M€ par rapport à 2023, souligne-t-on du côté du gouvernement, qui rappelle que ces crédits sont structurellement sous-consommés. Bercy indique également que l’articulation en deux parcours, monogeste et rénovation d’ampleur, sera conservée, sans préciser sous quelles modalités (notamment pour les passoires thermiques), ce niveau de détail relevant des ministères techniques. Le gouvernement insiste aussi beaucoup sur la nécessaire stabilité des aides, une demande répétée de l’ensemble de la filière.

Le PLF annonce par ailleurs la pérennisation du dispositif « Seconde vie », à destination du logement social. Les passoires énergétiques sociales qui atteindront la note B du DPE continueront d’être exonérées de taxe foncière pendant 25 ans.

Le Fonds vert, qui finance une partie des investissements écologiques des collectivités, sera en revanche amputé de 400 Md€, avec 1 Md€ de crédits l’an prochain.

Investissements d’avenir

Les crédits « Investir pour la France de 2030 » affichent une baisse de près de 2 Md€, à 5,8 Md€ l’an prochain. Ces sommes correspondent à des crédits de paiement, mais aucun nouvel engagement n’est prévu.

50 M€ d’engagements sont prévus en soutien à la décarbonation de l’industrie. Le Gouvernement annonce par ailleurs une extinction des dépenses temporaires de crise et de relance liées aux crises sanitaire et énergétique.

Comme le Premier ministre l’a indiqué, ce PLF fera l’objet de discussions approfondies avec le Parlement. De nombreuses évolutions sont possibles !