De gauche à droite : André-Pierre Doucet, Délégué Général, Guilhem Pinault, Vice Président de Synetam et Pierre Marcel, Président, lors de l'Assemblée Générale du syndicat qui s'est déroulé le 13 juin à la Maison de la Mécanique
C’est un Président serein qui s’est exprimé devant un parterre de chefs d’entreprises attentifs, à l’occasion de son rapport moral adopté à l’unanimité. 13 mois après la fusion du Syneg et de l’Unitam, le Synetam est sur les rails et ses différentes commissions sont au travail. Le syndicat rassemble aujourd’hui 88 entreprises employant 7 000 personnes pour un chiffre d’affaires d’1,5 milliard d’euros. Pierre Marcel a rappelé que le périmètre d’actions du syndicat englobe les équipements de cuisine professionnelle, les ustensiles, la coutellerie, les arts de la table mais aussi les équipements de blanchisserie et les conduits de fumée.
Depuis le 4 mai 2023, l’équipe de permanents et les groupes de travail n’ont pas chômé pour mettre en place les fondamentaux de ce projet syndical. Le nouveau Conseil d’administration a été installé et le rôle du bureau exécutif a été renforcé pour mieux préparer les décisions du conseil. Celui-ci étant renouvelé par moitié tous les ans, les administrateurs candidats à leur réélection ont tous été reconduits et l’assemblée générale a élu trois nouveaux administrateurs : Claire Charpenet (Winterhalter), Olivier Brault (Groupe SEB) et Christophe Roux (ODIC). L’équipe permanente est désormais constituée de Patricia Guern (ex Unitam) et de Christèle Bomy (ex Syneg), et le poste de Gabriel Staniul, Responsable Technique & chargé de mission a été créé. André-Pierre Doucet reste Délégué Général du syndicat et l’interlocuteur de choix pour toute la filière. Pierre Marcel a souhaité également rendre hommage à Ana Oliveira, ancienne assistante, et à Huguette Gérard, ancienne déléguée générale de l’Unitam qui ont grandement contribué à faire de la fusion des deux syndicats une réussite. Huguette Gérard achèvera sa mission à la fin du mois de juin mais continuera à aider le syndicat notamment dans ses relations avec la FEC*.
En 2023, 25 237 tonnes d’équipements de cuisine professionnelles en fin de vie ont été collectées via le dispositif Ecologic/Valo Resto Pro, soit 73 % du gisement contre un objectif de 65 % fixé par les pouvoirs publics.
De nouvelles valeurs ajoutées
« Cette 1re année a déjà apporté son lot de nouveautés et la preuve de la pertinence du Synetam en tant que lieu de production de nouvelles valeurs ajoutées pour ses adhérents. Le Synetam est bel et bien l’interlocuteur qualifié pour toute la filière » a dit Pierre Marcel, citant en vrac : le contrat de partenariat avec GL Events pour les salons Sirha Food, l’émergence d’une nouvelle commission RSE présidée par Alexander Lohnherr (Meiko) et Alexandre Dubost (Jean Dubost) chargée aussi de superviser le dispositif Valo Resto Pro/Ecologic, la réalisation d’un nouveau site internet enrichit grâce à la commission communication présidée par Jean-Philippe Molinari (Louis Tellier) et par Matthieu Sibille (ITV/Coreco/Codigel), la création d’un pavillon collectif Synetam sur le nouveau salon Sirha Arabia en octobre géré par la commission internationale coprésidée par Julien Jean (Cristel) et Aurélien Fouquet (Santos), et enfin le renouvellement de la convention de partenariat avec Restau’Co destinée à faire progresser la restauration collective responsable par le déploiement de la démarche Mon Restau Responsable.
« Mais toutes nos autres commissions sont également au travail et engrangent les bénéfices de chantiers structurants » a poursuivi le Président citant la plateforme Synetam Aftersales supervisée par Éric Auchère (Rosinox-Friginox) et qui a d’ores et déjà enregistré la création de 1 100 comptes. Les 8 fabricants actuellement présents sur la plateforme seront prochainement rejoints par d’autres prospects en cours. La marque BIM approved by Synetam pilotée par Laurent Godard (Sud Inox) devrait être boostée par l’accord récemment conclu avec la SSII Aplicit qui va en promouvoir le déploiement. Plusieurs candidatures à la marque sont attendues d’ici la fin de l’année qui viendront rejoindre la société Bonnet, premier titulaire. Enfin, la commission technique dont la Présidence est en voie d’être pourvue suite à la démission de Jean-Luc Perrot (Adventys) - ndlr : suite à la vente de son entreprise à la société Electrolux Professionnel – les travaux se poursuivent en matière de réglementations techniques et de normalisation des produits. Pierre Marcel en a profité pour remercier l’UNM, le CETIM et GRDF « avec qui nous travaillons en étroite collaboration ».
Fusionner n’efface pas les particularités
« Force de proposition et pourvoyeur de services exclusifs pour ses adhérents, Synetam assume également pleinement son rôle de défense de l’intérêt collectif de son industrie » a souligné Pierre Marcel, rappelant que les commissions Blanchisserie, présidée par Arnaud Guérin (Danube International) et Conduits de fumée, présidée par Patrick Le Feur (T.E.N) profitent aussi de l’expertise générale du syndicat, des services communs à tous les métiers qui y sont représentés, tout en continuant de traiter les sujets qui leur sont spécifiques. « Notre agenda est en permanence bousculé par une riche actualité législative réglementaire et normative sur laquelle Synetam exerce son influence avec le soutien de ses partenaires et alliés, la FIM, la FEC, l’EFCEM, l’ECA, l’AFCE, la CAT et l’AIMCC*. Parmi nos actions d’influence on peut citer le projet de décret français sur les filtres microplastique dans les lave-linge, les actions auprès des ministères pour le maintien des aides à l’achat de systèmes de chauffage indépendants (bûches ou granulé), de chaudières à haute performance ou PAC hybride, le développement de biogaz. Rappelons notre soutien apporté à l’exclusion des ustensiles de cuisine de la proposition de loi française sur les PFAS ou encore le décret français obligeant l’acheteur public à prévoir 20 % de produits reconditionnés dans ses achats en valeur d’équipement de cuisine professionnelle… Sur cette dernière obligation, dont la mise en œuvre sera obligatoire dans moins d’un mois, nous avons très clairement exprimé nos réserves auprès de l’administration… ».
Reconditionné : un projet irréaliste et contre-productif
Sur ce dernier point, le Président a été très clair : « les adhérents de Synetam ne s’opposent pas au principe du reconditionnement, comme en atteste l’ouverture de comptes pièces détachées aux reconditionneurs ou la formation du personnel de ces acteurs à nos produits. En revanche, nous considérons ces 20 % en valeur sont irréalistes car le marché ne dispose pas d’un tel volume d’offres de produits réemployables ou réutilisables. Et ce d’autant plus que les équipements d’occasion sont en moyenne revendus à 50 % de leur valeur d’achat neuf ce qui signifie que c’est non pas 20 % mais 40 % en volume de la commande publique qui devrait être issue du reconditionnement dès cette année et 60 % en 2030 selon la trajectoire du décret. Le résultat est prévisible : appels d’offres infructueux, retard dans le lancement de marché, chantiers suspendus, marchés retirés et surtout incompréhension des acteurs de la filière… Par ailleurs, ce sera contre-productif car remettre sur le marché des produits dont la durée d’utilisation est en moyenne de 8 à 15 ans va à l’encontre des souhaits en faveur de l’environnement en matière de consommation d’énergie, de fluides ou de produits lessiviels. Les analyses de cycle de vie réalisées par l’ADEME montrent que l’utilisation d’équipements professionnels a un impact environnemental plus important que leur fabrication, sans oublier la difficile acceptabilité sociale de matériels qui ne sont plus en conformité avec les standards de confort et d’ergonomie. On peut comparer ce dossier à celui de remise sur le marché de voitures avec une vignette Crit Air 4 ou 5 alors qu’on interdit leur circulation par ailleurs ! ».
Une activité 2024 difficile à cerner pour le moment
Pour conclure, le Président a abordé la conjoncture économique rappelant que l’année 2023 s’était soldée par +1 % en valeur et -7 % en volume (Observatoire Synetam). « On peut lire dans ces chiffres les derniers effets de l’inflation des coûts de production aujourd’hui en partie résorbés ». Mais le sondage mensuel d’activité a montré que le 1er trimestre 2024 était très probablement à zéro en valeur alors que le mois d’avril a connu un sursaut significatif (+7 %), très au-dessus des prévisions du syndicat. « C’est difficile à expliquer » a indiqué le Vice-Président Guilhem Pinault (De Buyer Industries) qui avance que « c’est peut-être dû à un mois qui comptait plus de jours travaillés ». « Nous n’analysons pas clairement les raisons de ce rebond. En tendance précoce, le mois de mai semble également meilleur que prévu » a ajouté Pierre Marcel, « nos projections actuelles nous amènent à envisager une année 2024 légèrement positive en valeur et en volume ».
La journée s’est achevée par une présentation aux adhérents du réseau Restau’Co, qui réunit la restauration collective autogérée, par Marie-Cécile Rollin, Directrice Générale.
*FIM (Fédération des Industries Mécaniques), FEC (Federation of the European Cookware, Cutlery and Houseware Industries), l’EFCEM (European Federation of Catering Equipment Manufacturers), l’ECA (Fédération européenne de l’industrie des conduits de fumée), l’AFCE (l’Association française de la filière du froid), la CAT (Confédération des Arts de la Table) et l’AIMCC (Association des Industries de produits de construction).
N.Rioux
Marie-Cécile Rollin, Directrice générale du réseau Restau'Co était venue présenter le réseau aux adhérents du Synetam