Une époque où le palace de la Havane n'avait pas encore la clim au grand dam de ses prestigieux clients...
Le nouveau roman de Bruno Le Maire ne cesse de faire des gorges chaudes. Mais c’est un autre passage du livre qui nous interpelle ici. L’auteur nous convie à l’hôtel Nacional, le palace de Cuba inauguré en 1930 et dont les 157 chambres ne disposaient pas encore de la climatisation. Ce dont s’était plaint le président cubain de l’époque, Gerardo Machado, déclarant que « ce n’était pas un luxe », « surtout dans un pays où le « mercure pouvait dépasser les 86 °F plusieurs semaines de suite pendant la saison chaude ». Au fil de ce troisième chapitre, on apprendra que de président en président successif, le cinq-étoiles restera privé de climatisation encore en 1949, époque à laquelle se déroule l’intrigue. Et ceci malgré les reproches répétés de personnalités, aussi incommodés par la fumée des cigares et qui « devaient se contenter des ventilateurs visés au plafond ». Pourtant 10 ans plus tôt, deux pages auparavant, le président Machado déclarait, à qui voulait l’entendre, que « el air acondicionado es necessario para la profilaxis ». En quelque sorte un instrument de santé publique ! À se demander si notre ministre de l'Économie n’aurait pas été marqué par la dernière pandémie de Covid 19… À moins qu’il ne se fasse ici l’ardent défenseur d’une technologie thermodynamique capable de redresser nos comptes publics. Mais laissons aux lecteurs leur propre interprétation et le plaisir de concentrer plus loin leur attention sur des propos offrant plus de fondement.