Une couche d'ozone entièrement reconstituée en 2066 au-dessus de l’Antarctique, 2045 au-dessus de l’Arctique et 2040 dans le reste du monde ? C'est ce qu'a avancé un groupe d’experts parrainé par les Nations Unies et dont le résultat a été présenté lundi 9 janvier 2023 lors de la 103e réunion annuelle de l’American Meteorological Society. Dans un nouveau rapport, il est confirmé que l’interdiction de près de 99 % des substances qui détruisent l’ozone - dont les CFC et les HCFC - a permis de préserver la couche d’ozone et contribué « de façon notable à sa reconstitution dans la haute stratosphère et à une diminution de l’exposition humaine aux rayons ultraviolets nocifs du soleil ». Si les politiques actuelles restent en place, la couche d’ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l’apparition du trou dans la couche d’ozone), assurent les experts.
Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, on ne saurait trop insister sur l’impact du Protocole de Montréal, entré en vigueur en 1989, dans cette prévision. Grâce à cet accord historique, qui fêtait ses 35 ans en 2022, les effets bénéfiques ont déjà été prouvés. Toujours selon le Groupe de l’évaluation scientifique, l'amendement de Kigali conclu en 2016 devrait quant à lui permettre d’éviter un réchauffement de 0,3 à 0,5 °C d’ici à 2100. Le panel a aussi examiné pour la première fois les nouvelles technologies comme la géo-ingénierie et mis en garde contre l’impact non souhaité sur la couche d’ozone de méthodes telles que l’injection d’aérosols dans la stratosphère. Le groupe d’experts met toutefois en garde contre les conséquences involontaires de cette pratique qui « pourrait également influer sur les températures, la circulation et les taux de production et de destruction de l’ozone dans la stratosphère ainsi que sur son transport ». Cette méthode, très controversée, est évoquée pour augmenter la réflexion des rayons du soleil, et donc réduire le réchauffement climatique.