EIA
Alors que l'amendement de Kigali au Protocole de Montréal est en place, la Chine n’a pas atteint le plafond de production autorisé et alors qu'elle représente plus de 20 % des émissions mondiales de HFC.

Cette étude fait état de nouvelles observations de trois des principaux HFC utilisés aujourd’hui (R125, HFC-134a et HFC-143a), montrant que les émissions avaient augmenté à 206,4 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2022 dans le monde. Ce qui équivaut aux émissions de plus de 500 centrales électriques au gaz naturel en une seule année, d’après une étude d’ACS Publications sorti le 10 février dernier basée sur les observations d’une station à Changdao, en Chine. 

« La Chine est le premier producteur mondial de ces gaz et le premier fabricant d'équipements qui les utilisent », explique Clare Perry, responsable de la campagne climatique de l'EIA UK. « Elle est bien placée pour prendre des mesures ambitieuses afin de s'affranchir de la dépendance à ces produits chimiques, fluorés, dangereux et polluants, qui ont non seulement creusé un énorme trou dans la couche d'ozone, provoquant des centaines de millions de cas de cancer de la peau et des dommages environnementaux incalculables, mais sont également responsables de 12 % du réchauffement climatique à ce jour ».

Le problème est que malgré l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal qui oblige les pays du monde, dont la Chine, à limiter l'utilisation d’HFC, celui-ci donne en réalité la possibilité d’augmenter ses émissions. Dans un communiqué, l’EIA (Agence environnementale d’investigation) explique, « L’amendement de Kigali exige une réduction progressive de la production et de la consommation d’HFC, des gaz à effet de serre extrêmement puissants utilisés principalement dans la réfrigération et la climatisation. En tant que pays en développement, la Chine a été tenue de limiter son utilisation d’HFC à un niveau de référence en 2024 et de la réduire de 10 % d'ici à 2029 ». Ainsi, en 2023, la consommation chinoise d’HFC était de 769,4 millions de tonnes, ce qui ne représente que 85 % du plafond de référence réel. Il reste donc un plafond de 15 % à la Chine avant de sortir du Protocole de Montréal. Face à ces résultats, l’agence appelle la Chine et les autres parties au Protocole de Montréal à suivre l’exemple de l’Union européenne et à accélérer les mesures visant à éliminer progressivement les HFC.