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Afin d’aborder les phases de contrôle en toute sérénité, il est indispensable de réaliser un bon dimensionnement et de s’entourer de professionnels bénéficiant de la compétence pour qualifier et quantifier les besoins.

Le gisement CEE d’un projet ne doit pas être calculé en fonction des puissances maximums des échangeurs disponibles sur un groupe froid. Il ne pourra être calculé qu’en fonction du besoin en chaleur du client et du dimensionnement de la récupération de chaleur. Dans le cadre de l'élaboration d'un dossier de CEE, il convient de fournir une note de besoin en chaleur (ECS, chauffage, procédés), une étude de dimensionnement de l’installation de froid et de récupération de chaleur ainsi qu’une évaluation des économies d’énergie générées par l’installation. « Ces éléments sont les conditions pour la délivrance du Certificat d’Économies d’Énergie. Ils sont à instruire dans le dossier et ils feront également l’objet d’une vérification lors des contrôles », explique Ludovic Pierre, responsable chez Ecométhodes, le partenaire CEE de Ridel-Energy. La note de calcul est la responsabilité conjointe de l’utilisateur final et du frigoriste tout cela sous le contrôle de l’obligé ou du délégataire/mandataire CEE.

En outre, pour s’assurer de la pertinence du dimensionnement, il faut veiller à divers aspects, parmi lesquels le double échange de chaleur obligatoire dans le cadre d’un préchauffage d’eau sanitaire (article 16.9 circulaire d’août 1978 relative à la révision du règlement sanitaire départementale). « Autre point incontournable, mentionne Thibault Bertrand responsable prescription chez Ridel-Energy, la préconisation du stockage d’énergie en eau primaire. Ceci afin de limiter les coûts d’entretien et de fonctionnement liés à l’application des chocs thermiques réglementaires. »

S’entourer de professionnels

L’évaluation et la mesure des besoins clients constituent une autre étape clé du dimensionnement qui peut s’avérer complexe. « Le client n’a, en effet, pas toujours la connaissance ou la mesure de ses consommations et besoins d’eau chaude sanitaire, de process ou de chauffage », poursuit Thibault Bertrand. Le financement d’une campagne de mesures peut s’avérer complexe en amont du projet d’où la nécessité de s’encadrer de professionnels bénéficiant de la compétence pour qualifier et quantifier les besoins. Thibault Bertrand : « Le frigoriste peut s’appuyer sur le fabricant de récupérateur de chaleur qui dispose de cette compétence. Ce dernier est en mesure de faire le lien entre besoin client et capacité de chaleur récupérable afin de dimensionner la solution de récupération adéquate. »

Pour effectuer un dimensionnement de qualité, il est nécessaire de s’appuyer sur un sachant dans le domaine, mais aussi sur une structure qui a une compétence dans le froid et la thermique pour instruire le dossier et accompagner le client. Thibault Bertrand de rassurer : « Le Certificat d’Économies d’Énergie reste un véritable dispositif financier vertueux au service de la performance énergétique. Il permet à chaque professionnel d’accompagner et aider ses clients à investir dans des solutions d’économies d’énergie. Les professionnels du froid peuvent continuer de l’utiliser sans crainte. Ceux qui s’accompagnent d’entreprises compétentes sur la partie technique et CEE pourront aborder les phases de contrôle en toute sérénité. »

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L’exemple d’un atelier de transformation de viande

Ressource froid :

- Centrale positive de 200 kW de rejet

- Centrale négative de 100 kW de rejet

Les besoins chaud :

- 200 kW de préchauffage d’eau chaude sanitaire (ECS)

- 60 kW d’alimentation des CTA pour du process de séchage

- 40 kW pour du dégivrage d’évaporateur

Dimensionnement du volume du stockeur pour couvrir le maximum du besoin client et répondre aux pics de demande

A retenir

L’efficacité énergétique de la récupération de chaleur sera, en outre, liée à l’addition de plusieurs facteurs :

- Un très bon équilibre entre la ressource en froid et le besoin couvert en chaud ;


- Eviter les cours cycle par la mise en place d’un stockage d’énergie suffisant qui permettra de répondre aux pics de demande en eau chaude, process et/ou chauffage ;


- Préserver le COP de la machine frigorifique : une récupération de chaleur ne doit pas fonctionner au détriment de la consommation électrique de l’installation ;


- Privilégier des solutions de récupération n’imposant pas des régimes d’eau sur les échangeurs : une récupération de chaleur doit capter la chaleur récupérable quel que soit le niveau de HP ;


- Limiter l’usage de pompes de bouclage énergivores en tout point d’une installation de récupération - de chaleur.