Asercom
L'Asercom a soumis à l'ECHA sa position concernant la proposition d'interdiction des PFAS et l'impact sur l'industrie.

Les fabricants de composants de réfrigération, de climatisation et de pompes à chaleur représentés par l'Asercom veulent faire entendre leur voix. Pour rappel, cinq pays européens (Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et le Danemark) ont soumis à l'Echa (Agence européenne des produits chimiques) une proposition pour restreindre près de 10 000 substances PFAS. Parmi elles, de nombreuses molécules présentes dans les fluides frigorigènes, mais aussi dans les composants des équipements tels que joints, valves... Dans leur réponse examinée par l'Echa, les membres de l'association ont souligné que le remplacement de ces mollécules dans les systèmes pourrait nécessiter une « refonte substantielle de pièces individuelles entières et de composants complets [des installations frigorifiques, ndlr]. Cette nouvelle conception entraînerait d’autres besoins d’essai des compresseurs et d’autres composants principaux ainsi que de l’équipement final ».

En outre, les fabricants de l'organisation seraient, selon l'Asercom, confrontés à des problèmes tribologiques* et à des conditions de plus en plus difficiles, telles que les températures élevées de décharge du réfrigérant pour les pompes à chaleur utilisant du R 290, ou les applications de réfrigération à basse température avec du CO2 à très haute pression. « Nous avons demandé des dérogations dans la proposition d'interdiction des PFAS afin de maintenir l'efficacité énergétique et d'exploiter les propriétés uniques des polymères fluorés, par exemple en respectant les limites du PRP en raison des réglementations relatives aux gaz fluorés », a expliqué le Docteur Heinz Juergensen, chef de l'équipe PFAS à l'Asercom.

L'association annonce étudier des substances alternatives en collaboration avec leurs partenaires fournisseurs, bien que des solutions viables offrant des performances égales n'aient pas encore été identifiées. Pour Heinz Juergensen, l'utilisation de substances alternatives pour différents réfrigérants augmenterait la variété des composants gérés dans les sites de production, de vente en gros et d'installation. « Cela pourrait augmenter les risques de défaillances et de dommages résultant de sélections inadéquates », a-t-il commenté.

« Pour progresser dans les efforts de décarbonisation au sein de notre industrie, il est impératif de gérer méticuleusement l'ensemble du dossier des PFAS, déclare Marco Masini, président d'Asercom. La transition vers des réfrigérants « naturels » nécessite encore plus l'utilisation de fluoropolymères qui sont inclus dans cette interdiction. C'est pourquoi nous plaidons pour l'introduction d'exemptions pour ces matériaux »

* En rapport avec l'usure, les frottements et de la lubrification.