Le ministère de l’Intérieur espagnol vient de révéler que la Guardia Civil a enquêté sur 22 entreprises situées dans les provinces d'Alicante, Valence, Murcie, Almeria, Malaga, Albacete, Ciudad Real et Majorque, comme responsables présumés d'un délit contre les ressources naturelles et l'environnement, pour des actes continus de pollution, à travers le traitement et la commercialisation incorrects de déchets dangereux provenant d'équipements électriques ou électroniques. Les documents analysés révèlent que près de 600 000 kg de compresseurs ont été envoyés au Pakistan sans preuve de décontamination adéquate. En outre, les enquêteurs ont localisé plus de 133 000 kg de compresseurs (15 019 unités) dans les entreprises contrôlées à Alicante, Valence, Murcie, Almeria, Malaga, Albacete, Ciudad Real et Majorque.
La somme totale des compresseurs envoyés au Pakistan et de ceux trouvés sur le territoire national représenterait une émission 35 385 tonnes équivalent CO2 dans l'atmosphère.
Dans cette enquête, les inspecteurs soulignent avoir trouvé nombre de compresseurs qui n'avaient pas été décontaminés et ne disposaient pas des autorisations requises pour le traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). Cependant, la méthode la plus courante était la "cannibalisation", qui consiste à démonter les appareils en les cassant brusquement ou en coupant directement dans les tubes du réfrigérateur afin d'en retirer le cuivre ou d'autres pièces de valeur.
Au-delà de cette seule affaire, on retiendra que l’Espagne ne manque jamais de communiquer largement sur les entreprises qui violent la réglementation en matière de fluides frigorigènes, ce qui, contrairement à la France, est particulièrement vrai en matière de trafic illicite…