Lorsqu'ils sont sur nos trottoirs, c'est souvent pour être collectés par les services des encombrants. Les réfrigérateurs ménagers usagés sont soumis à une collecte bien spécifique, car polluant si mal traités. Or, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) dans une séquence diffusée dimanche 5 février 2023 dans l'émission Capital sur M6, on y voit des éboueurs du prestataire Sepur charger les "frigos" dans des camions de déchets communs. Une séquence prise sur le fait qui relève d'un manque de temps pour les employés du collecteur, comme le révélait l'un d'eux interrogé en caméra cachée par la rédaction de Capital. Une situation qui interroge lorsqu'on connaît les impératifs exigés du côté des métiers du froid. On peut se demander à la lumière de ces révélations s'il n'existe pas deux poids deux mesures, notamment dans les contrôles.
Interviewé sur cette séquence, Thierry Le Gac, adjoint à la mairie chargé à la propreté, la collecte et à l'hygiène de la commune d'Asnières-sur-Seine, a constaté l'absence de tri et prise en charge des réfrigérateurs. « [Ces images] sont des infractions au cahier des charges, et la société ne doit pas broyer ces équipements de la sorte, a commenté l'adjoint. Nous avons exigé qu'il y ait un plateau complémentaire à la benne, puisque lorsqu'il est compacté, l'appareil pollue l'intégralité de la benne. On ne peut pas se permettre d'avoir des prestataires qui ne jouent pas le jeu et qui ne respecte pas le cahier des charges. » La mairie a annoncé avoir demandé des pénalités financières à l'encontre du collecteur pour non-respect de son contrat.
Contacté, Sepur déclare à la rédaction que cette séquence relève de l'épiphénomène. « Il s'agit d'une mauvaise pratique marginale qui ne fait pas partie du cahier des charges prévu avec la mairie d'Asnières-sur-Seine. Des mesures seront prises en interne suite à la diffusion de ces images », a déclaré le porte-parole de l'entreprise. De son côté, Thierry Le Gac a confirmé à la rédaction de la Revue pratique du froid que des pénalités ont été demandés à Sépur par l'intermédiaire de l'Établissement public territorial Boucle Nord de Seine, chargé de mandater l'opérateur. « Nous sommes très mécontents de l'image renvoyée de la ville », explique Thierry Le Gac.