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Pour une « approche responsable de l’utilisation des fluides », la journée « Fluides » de l’AFF a allié cas pratiques, projets de recherche et bonnes pratiques.

Le 18 décembre, au CFI d’Orly, Florence Moulins, ingénieur expertise conseil au Cemafroid a répondu à la thématique du jour en évoquant la problématique des mélanges : « Sur certains sites d’exploitation fonctionnant au R 404A, lors des fuites, des compléments sont apportés avec des fluides de remplacement comme le R 442A ou le R 449A. Le ministère a été sollicité pour se positionner par rapport aux mélanges ainsi crées », rappelle-t-elle. Les mélanges ne sont pas interdits mais ils doivent répondre à certains critères. S’ils ne correspondent pas à une dénomination standard de la norme ISO 817, alors il convient d’indiquer leur composition exacte sur l’étiquette (par ex. : 90 % de R 404A et 10 % de R 449A). Le GWP à indiquer doit être calculé selon la méthode précisée à l’annexe IV du règlement F-Gas. Bien évidemment si plusieurs compléments sont apportés successivement, alors les deux points précédents peuvent devenir difficiles à appliquer étant donné qu’il faudra pronostiquer la part de chaque fluide qui aura fui. Une solution acceptable d’un point de vue pratique est de considérer que le mélange est parfaitement homogène. S’il est composé de plusieurs HFC non toxiques et non inflammables, alors cela ne pose pas de difficulté pour remplir la fiche de donnée de sécurité (FDS) puisqu’il n’y a pas de mention de danger particulière à notifier. Dans le cas où le fluide ajouté est inflammable et/ou toxique alors cela devient plus compliqué. « Bien qu’il s’agisse en grande part de rappels, il est important d’en parler car ce n’est pas toujours respecté, poursuit-elle. L’affichage en salle des machines notamment, doit impérativement signaler la nature du fluide ou du mélange effectué ainsi que le PRG associé. » Les documents - Cerfa 15497*02, bons d’intervention, etc., -  doivent être en cohérence avec le fluide mentionné en salle des machines. De la même façon, une cohérence documentaire se doit d’être respectée entre les Cerfa 15497*02 et les autres documents tels que la déclaration ICPE ou le dossier de suivi en service des ESP. Autre aspect incontournable : la stabilité du mélange. « Cette dernière ne va pas de soi, développe Florence Moulins. Des variations de performance du système sont observées dès lors que la composition change. À partir d’un certain seuil de fuite et de remplissage d’un même fluide, une vidange complète avec remplacement de fluide peut être indispensable. » Et de rappeler au final, que tout manquement est de la responsabilité de l’exploitant.

Le contexte de la grève a permis de rassembler 35 personnes sur le site. Une vingtaine d’autres ont pu suivre l’événement en visioconférence. Des élèves en BTS FED (fluides, énergie et domotique) au CFI ont rejoint l’assemblée l’après-midi. Comme l’a rappelé André Stumpf, président de la commission « fluides » de l’AFF, « cette journée a pour vocation de mélanger le monde professionnel à celui de la formation ». C’est ainsi que pour cette 5e édition sont intervenus des professionnels de Vinci, Climalife ou encore Framacold mais aussi de l’école des Mines, du Cnam et du CFI.