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Ce gaz pourtant interdit par le protocole de Montréal de 1987, en raison de sa responsabilité dans la destruction de la couche d’ozone, a atteint des niveaux records en Chine depuis 2013.

Une étude publiée mercredi 22 mai dans le journal Nature dévoile une hausse de près de 7 000 tonnes des émissions de R 11 dans le nord-est de la Chine depuis 2013. « Les CFC sont les principaux responsables de la diminution de la couche d’ozone de la stratosphère, qui nous protège des radiations ultraviolettes du soleil », rappelle l’auteur principal du rapport, Matt Rigby, de l’université de Bristol. Le réseau AGAGE (Advanced Global Atmospheric Gases Experiment) a réussi à trouver les coupables. Il s’agirait de fabriques clandestines de mousse isolante qui auraient recommencé à fabriquer ce gaz dans cette partie du pays. Les provinces du Shandong et du Hebei, seraient en particulier responsable de l’augmentation de ces émissions. « Nous avons pu les identifier avec des stations météorologiques en Corée du Sud et au Japon, nous avons pris contact avec les autorités chinoises, qui affirment faire enquête pour faire fermer les usines clandestines. »

Seulement, ces ateliers illégaux ne semblent pas être les seuls responsables de cette situation. « Ça représente de 40 % à 50 % de l'augmentation de 15 000 tonnes explique le scientifique. Nous sommes en discussions avec des chercheurs chinois pour avoir accès à leurs données météo pour voir s'il y a des émissions illégales ailleurs en Chine. » En effet, le réseau AGAGE, ne couvre pas non plus l'Amérique latine et certaines parties de l'Afrique, où pourraient se situer d'autres émetteurs illégaux de R 11.

« Le fait que les scientifiques n'arrivent pas à identifier la source des émissions restantes démontre le manque de capacité de surveillance dans d'autres parties du monde » a commenté Avipsa Mahapatra, la directrice de la campagne climatique Environmental Investigation Agency U.S (EIA-US). « Cela ne peut pas être traité comme des cas isolés en Chine, il est nécessaire de revoir fondamentalement le régime de surveillance et d'application du Protocole de Montréal, y compris l'élargissement des approches de suivi de la chaîne d'approvisionnement de substances contrôlées. »